Sœur ANNE-MARIE JOSEE
Régionale de la RCA
BANGUI février 2014
CENTRAFRIQUE
Chers Bienfaiteurs, Chers Amis,
Bonjour,
J’espère que vous allez bien. Un grand merci à ceux et celles qui ont envoyé des lettres pleines d’encouragement et d’affection et qui ont téléphoné, qui manifestent votre solidarité en ces temps difficiles.
Ici, nous allons à peu près bien, depuis quelques jours, la situation s’améliore un peu, c’est-à-dire, on n’entend pas beaucoup de coups de feu, mais dans les quartiers il y a toujours des exactions, quand on écoute la radio, il y a toujours des atrocités.
Aujourd’hui, Monseigneur l’Archevêque est venu chercher Sœur Philippe-Marie, notre Mère Générale qui vient nous voir, pour visiter le grand site des déplacés de Bangui, je suis allée avec eux, beaucoup de gens sont encore là-bas, ils souffrent, mais vaut mieux préserver la vie que de la perdre sauvagement. En visitant le site, Monseigneur est bien respecté. J’ai remarqué que les personnes sont plus accueillantes qu’avant, elles ne sont plus agressives.
La Présidente, Madame Catherine SAMBA PANZA, a fait appel pour que tout le monde reprenne le travail, mais les gens ont encore peur donc beaucoup ne bougent pas encore, ils ne se sentent pas en sécurité. En brousse, il y a encore des barbaries
A Bossangoa, la population est encore exilée sur les sites, les maisons ont été brulées ou détruites, les gens ne peuvent pas retourner chez eux, merci à vous tous qui avez répondu à notre appel les dons ont permis à l’évêque de soulager les misères, par des produits pharmaceutiques, et en vue d’assurer la sécurité des déplacés, de faire tourner le groupe électrogène de 18h à 6h 30 le matin. Une partie de l’argent a permis d’acheter du gasoil et d’assurer le transport de tout le matériel .Du riz, de l’huile des haricots et des arachides ont également été distribués.
Quant à notre école nous avons de nouveau tout perdu ! De même notre maison a été pillée, il n’y a plus de portes ni de fenêtres.
Le pays qui est dévasté, enfin, sans aide de l’extérieur il y aura de graves problèmes humanitaires. Nous remettons l’avenir entre les mains de Dieu.
Les écoles privées ont repris timidement. Dans notre école de Bangui, il y a environ 1200 élèves venant des quartiers environnant, et des écoles différentes. Il y a une vingtaine d’enseignants pour les encadrer, ce sont les étudiants de la 2ème année de l’école normale de Jean-Paul II, dont Sœur Marie-Ange est la Directrice. Nous essayons de donner à manger à ces enfants tous les jours quand nous le pouvons ; tous les musulmans qui tiennent la plupart des magasins sont partis, donc les prix des vivres ont augmenté trois fois plus qu’auparavant. La famine nous guette, et ça commence déjà, les gens ont faim, la majorité de la population a tout perdu, maisons brûlées, ou pillées…
Sœur Marie Ange a créé également une équipe mobile des sœurs de 4 Congrégations, tous les jours, sauf le dimanche, elles vont visiter des sites des gens déplacés, dans lesquels il y a une animation par les enseignants. Avant tout, dans leur programme ils parlent de la beauté de la création, pour apprendre aux enfants d’aimer les créatures de Dieu et, enfin pour les amener à aimer et à respecter leurs frères et sœurs, puis ce thème évolue vers la non-violence, l’importance de la paix, la découverte de la richesse du pays, et à la fin les amener à aimer leur pays.
Au monastère des Béatitudes, il y a aussi des déplacés, l’équipe mobile de Sœur Marie ange a mis en place une école qui va de la maternelle à la terminale. Il y a environ 5000 élèves, avec plus de 200 enseignants. Sous des manguiers ils ont fabriqué leurs salles de classes, avec l’appui de l’UNICEF et une ONG qui aide les réfugiés. Les élèves s’assoient par terre pour suivre leurs cours. Ils ont encore de la chance d’avoir des profs qui se rendent disponibles pour eux gratuitement.
Nous sommes très reconnaissants pour les gestes de solidarité, que Dieu vous le rende au centuple, qu’Il vous bénisse. Au nom de tous ceux qui ont bénéficié de votre aide, nous vous disons UN GRAND MERCI. Nous prions pour vous.
Sœur Anne-Marie José
Régionale de la RCA